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LA BANDE A MITTERRAND

20 Avril 2015 , Rédigé par martini

ROYAL - AUBRY - MONTEBOURG STRAUSS-KAHN - HOLLANDE MELENCHON & LES AUTRES...

~2011, année Mitterrand. Après avoir fêté les 15 ans de la mort de l'ancien (et unique) président socialiste, ce samedi 8 janvier 2011 à Jarnac (Charente), les prétendants à son incertaine succession devraient également fêter les 40 ans du congrès d'Epinay (quand il devint le premier secrétaire d'un PS refondé), ainsi que les 30 ans de la victoire du 10 mai 1981. Comme a pu le dénoncer Malek Boutih (par ailleurs ancien président de la très mitterrandienne SOS-Racisme), la présidentielle de 2012 devrait se jouer à gauche entre «enfants gâtés» de la Mitterrandie (si l'on excepte les écologistes). En effet, de Ségolène Royal à Martine Aubry (qui se recueilleront ensemble sur sa tombe samedi), en passant par Dominique Strauss-Kahn, François Hollande et Arnaud Montebourg, sans oublier le dissident Jean-Luc Mélenchon, l'essentiel des prétendants à la candidature socialiste ont «quelque chose en eux de Mitterrand» (comme le disait Johnny Halliday en 1988, en évoquant Jacques Chirac). Quelque chose d'un fragment de vie de l'homme-caméléon de la gauche, une facette des multiples positionnements de «Tonton». Mediapart passe en revue, à travers les archives du web, les similitudes et références utilisées par tous vis-à-vis de leur aîné, comme leur vécu commun avec lui. A chacun son interprétation des «forces de l'esprit» qui les animent aujourd'hui. Royal : le Mitterrand présidentialiste Elle est l'héritière la plus assumée, la «fille légitime», qui n'hésite jamais à se référer à celui qui lui a mis le pied à l'étrier. Membre de son cabinet (chargée des questions de société) de 1981 à 1988, Ségolène Royal entretient une relation privilégiée avec Mitterrand et sa mémoire. Tous deux partagent leurs origines familiales très à droite, ainsi que le goût de la traversée du désert. Sa proche conseillère et plume Sophie Bouchet-Petersen (elle aussi membre du cabinet de l'Elysée) se référait d'ailleurs à la solitude de Mitterrand après l'affaire de l'Observatoire, pour relativiser celle de Royal en septembre 2009, après la défaite du congrès de Reims et l'éclatement de son courant commun avec Vincent Peillon (lire notre analyse d'alors). Sa proximité avec Mitterrand s'illustre par deux épisodes d'anthologie, qui résument bien leur rapport particulier qui alimenta un temps (avant l'officialisation de Mazarine) la rumeur qu'elle serait sa fille cachée (une rumeur qu'elle démentira dans un livre en 1996 – La Vérité d'une femme): – En 1988, après sa réélection à l'Elysée, Royal entreprend Mitterrand en pleine cérémonie protocolaire d'investiture, afin de lui réclamer une circonscription à deux semaines seulement des législatives. Interloqué par le toupet de sa conseillère, Mitterrand se froisse. Puis accepte. Et Ségolène sera élue députée… – En 1993, après la déroute des législatives, Royal ne peut retenir ses larmes lors du dernier conseil des ministres, dernière des ministres à dire adieu au président déjà amoindri par la maladie. 1993 - Adieux de Ségolène Royal à François... par gcabioch3 Depuis, Ségolène aime à se complaire dans le rôle de la dernière des Mohicans mitterrandiens, multipliant les allusions et références, tantôt pour se revendiquer de sa «force tranquille» lors de sa dernière fête de la fraternité (lire ici), tantôt pour prendre la défense de BHL face à «la meute» raillant son «botulisme» (lire sa tribune dans Le Monde). La conquête du pouvoir mitterrandienne misait sur le temps, reposait sur une incarnation personnelle, définissait une stratégie d'alliances et s'appuyait sur un parti unifié. Celle de Ségolène Royal emprunte les mêmes ressorts (personnalisation assumée, union de la gauche et du centre), mais bute sur la prise du parti, et donc de ses finances. C'est en dehors de l'appareil qu'elle est contrainte de mener sa longue marche vers le pouvoir, en misant sur l'audace et le soutien de l'opinion. De François Mitterrand, elle conserve encore aujourd'hui une partie de l'entourage. Jean-Louis Bianco (ancien secrétaire général de l'Élysée) et Dominique Bertinotti (ancienne secrétaire générale de l'institut François-Mitterrand) comptent parmi ses derniers relais politiques. Sophie Bouchet-Petersen dirige son cabinet au conseil régional. Béatrice Marre (chef de cabinet de Mitterrand en 1988) est d'ailleurs venue renforcer il y a un an et demi l'équipe Royal. Mais son sens de l'improvisation et de la prise de risque contraste avec le machiavélisme tacticien de son modèle. Et contrairement à Mitterrand, le soutien du financier Pierre Bergé s'estompe peu à peu.

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